Une histoire géologique mouvementée

© Denis Caviglia

La formation de la montagne Sainte-Baume

La formation du massif de la Sainte-Baume trouve son origine dans le déplacement de la péninsule ibérique par rapport à la plaque européenne. Il y a 120 millions d’années, cette petite plaque tectonique prend le large, se détache de l’Europe et commence un vaste mouvement de rotation. Puis, le mouvement s’inverse il y a 65 millions d’années : la péninsule ibérique entre alors en collision avec la plaque européenne et forme les Pyrénées. Sous l’effet de cette poussée titanesque, notre région subit des déformations importantes, la montagne Sainte-Baume en est l’un des plus beaux exemples.

Un haut-lieu de la géologie provençale au XIXe siècle

À ce titre, la Sainte-Baume est devenue un haut lieu de la géologie provençale au XIXe siècle. Les formes particulières du relief s’y expriment tant et si bien que les géologues de l’époque, parmi lesquels Marcel Bertrand, ont pu y concevoir et y généraliser des modèles applicables à d’autres régions du globe. La naissance de ces concepts permettra en l’occurrence l’éclosion de ceux de la dérive des continents, de la tectonique des plaques et surtout la théorie des nappes de charriage, dont le massif est l’illustration parfaite.

En effet, la crête de la Sainte-Baume est constituée de couches renversées, c’est-à-dire que des couches anciennes sont posées sur des couches plus récentes. Cette caractéristique remarquable, qui a marqué l’histoire de la géologie provençale et suscité tant de passions et de débats, fait aujourd’hui de la Sainte-Baume un lieu d’étude prisé par les géologues du monde entier.

Le karst, un lent processus d’érosion en milieu calcaire

L’intérêt géologique de la Sainte-Baume ne tient pas uniquement dans l’originalité des processus liés à sa formation. Les variations du niveau marin, les pluies et le gel ont ensemble participé à l’érosion de la roche pour créer une structure complexe que l’on appelle le karst. Les formes que prend le karst sur le territoire du Parc sont d’une incroyable diversité : lapiaz, déclives, avens, gouffres, grottes, poljé, vallées sèches ou suspendues, reliefs ruiniformes des dolomies. Tous ces visages du karst façonnent un univers incroyable et fantasmagorique, qu’il soit lié au monde souterrain ou à celui de la surface. Avec plus de 2100 cavités souterraines répertoriées, la Sainte-Baume est ainsi considérée comme un haut lieu de la spéléologie du sud de la France.

Des industries extractives diversifiées à l’échelle du territoire

Le charbon, très recherché en temps de guerre, a fait l’objet d’exploitations périodiques et souvent de courtes durées en lien avec la mauvaise qualité ou la difficulté d’accès aux filons. Le territoire en porte encore les traces, notamment à Plan d’Aups Sainte-Baume, à Saint-Zacharie et à La Cadière d’Azur. La bauxite a elle aussi largement contribué au développement économique des communes du nord-est du territoire comme Tourves, Mazaugues et Brignoles, en faisant de la Provence le premier centre mondial d’extraction de ce minerai pour la production d’aluminium. Beaucoup d’autres industries extractives ont marqué le territoire, celle de la chaux dont les collines regorgent de vestiges, du marbre avec les grandes carrières de Pourcieux ou de Brignoles, ou encore du gypse notamment à Roquevaire et à Auriol pour la fabrication du plâtre, pour ne citer que ces exemples. Aujourd’hui encore, de nombreuses carrières sont présentes sur le territoire du Parc.

 

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