Structuration d’une filière de valorisation de l’arbousier

© Stéphanie Singh – PNR Sainte-Baume

En mars 2021, grâce au soutien financier de l’Union Européenne et de la Région Sud (programme LEADER) le Parc a lancé une expérimentation ayant pour objectif de valoriser les produits issus de l’arbousier (fruit, feuillage, écorce, bois) afin d’impulser une dynamique territoriale autour de cet arbuste méditerranéen présent de manière sporadique au sein de quelques secteurs forestiers sur le périmètre du Parc.

Cette action consiste à évaluer s’il est possible de faire émerger une filière de valorisation des produits issus de l’arbousier sur les 28 communes du PNR de la Sainte-Baume et leurs EPCI. Au travers des différentes phases, il conviendra d’identifier le potentiel disponible, d’analyser les forces et faiblesses de cette potentielle filière puis d’en dégager les principales potentialités. Si les résultats s’avèrent probants, un plan d’actions sera élaboré afin de permettre la mise en place concrète de cette filière.

Pourquoi l’arbousier ?

Quand dans certaines régions méditerranéennes la valorisation de l’arbousier est une évidence (exemple au Portugal), chez nous il est souvent considéré à tort comme invasif et ainsi coupé ou ignoré.

©Stéphanie Singh – PNR Sainte-Baume

L’arbousier est une espèce de petit arbre qui pousse dans l’ensemble du pourtour méditerranéen occidental. L’arbouse est son fruit. Cette espèce ne manque pas d’intérêt dans nos massifs sujets aux incendies, car elle est considérée comme pyrophile, elle pousse rapidement après les incendies, et reconstitue ainsi un couvert végétal (essentiel pour lutter contre l’érosion), tout en maintenant les populations de butineuses en étant bien souvent la seule essence à fleurir de novembre à janvier.
Les fruits, de même que les graines, sont très riches en vitamines C, E, A, B1, B2, F, K et P, en protéines (principalement globuline et albumine), en acides gras saturés et insaturés (acide linoléique), et en acides aminés. Son activité antioxydante est de 93,6%.
Le feuillage et l’écorce ont des propriétés antioxydantes, anti-âges et anti-inflammatoires.
Le bois n’est pas dénué d’intérêt non plus, malgré sa difficulté au séchage.
Les fleurs font un miel d’arbousier amer, très prisé et rare sur le marché.

Quels sont les objectifs de cette étude ?

Cette étude de filière autour de la valorisation de l’arbousier s’inscrit dans le souci de faire de la forêt un levier de développement économique pour le territoire et de valoriser les espaces forestiers particuliers. Elle répond également à la volonté du Parc et de ses partenaires d’encourager les initiatives de valorisation des produits du territoire permettant ainsi de développer de nouvelles filières économiques locales.

Les objectifs poursuivis par cette étude sont donc multiples :

  • valoriser les produits forestiers non ligneux et offrir aux propriétaires forestiers une nouvelle opportunité de valorisation de leur patrimoine forestier
  • participer au maintien de peuplements forestiers spécifiques offrant des paysages variés
  • participer au maintien de peuplements forestiers spécifiques pour la biodiversité y étant inféodée
  • faire émerger une ou plusieurs micro-filière(s) de production locale génératrice(s) de valeur ajoutée et d’emplois sur le territoire
  • offrir aux habitants et visiteurs des produits locaux et de qualité en adéquation avec leurs attentes.

Quels sont les parties prenantes de l’étude ?

Le Parc naturel régional de la Sainte-Baume a choisi l’association Forêt Modèle de Provence pour mener ce projet de valorisation et structuration de la filière, avec vous et tous les acteurs engagés sur notre territoire. Forêt Modèle de Provence a déjà conduit une expérience similaire dans le massif des Maures et possède donc la technicité et le savoir nécessaires pour conduire cette nouvelle action territoriale visant à promouvoir le développement des produits forestiers non ligneux. Forêt Modèle de Provence, reconnue d’intérêt général, a été créée à l’initiative de la région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2013.

Les propriétaires forestiers (Collectivités, Etat, Départements, privés) et leurs représentants (ONF, CNPF, Fransylva) ainsi que des artisans transformateurs locaux seront sollicités pour rejoindre cette expérimentation.

Comment l’étude se déroulera t-elle ?

En s’appuyant sur le retour d’expérience de l’action conduite par l’association Forêt Modèle de Provence dans le massif des Maures et en poursuivant les mêmes objectifs généraux il s’agira :

  • D’évaluer à l’échelle du Parc les ressources d’arbouses potentiellement disponibles ;
    • Localisation : foncier public (communal, domanial, départemental), foncier privé
    • Quantité estimée des potentiels produits valorisables ;
    • Qualités estimées ;
    • Pérennité de production dans le temps.
  • D’évaluer les débouchés potentiels (alimentaires, cosmétiques, thérapeutiques) ;
  • D’identifier les transformateurs locaux intéressés pour développer et valoriser des produits à base d’arbouse ;
  • D’estimer les coûts de rétribution des propriétaires, de récolte, de transport, de transformation, les prix de ventes ;
  • D’élaborer des cahiers des charges spécifiques permettant de garantir une traçabilité des produits pour pouvoir prétendre à des labels / certifications (AB, Valeurs Parc naturel régional) ;
  • D’élaborer un plan d’actions permettant de développer cette (ces) nouvelle(s) filières.

Quels produits émaneront des différents tests ?

Sur la base de l’expérience acquise dans le massif des Maures et grâce à un réseau de transformateurs locaux intéressés, plusieurs tests produits seront réalisés en vue de valoriser l’arbousier dans son ensemble :

  • pour le fruit : bière à l’arbouse, glace, biscuit, confiture, pâte de fruits, gelée, sirop, liqueur, autres ;
  • pour le miel : bière à l’arbouse, nougat, calisson, macaron ;
  • pour le feuillage : huile essentielle, hydrolat, fabrication d’un actif cosmétologique eu égard à ses capacités anti-âges ;
  • pour l’écorce : fabrication d’un actif cosmétologique ;
  • pour le bois : sciage, fabrication de plaquage, protocole séchage ;
  • en termes de sylviculture : analyse par l’ASL Suberaie Varoise : comment entretenir et avantager l’arbousier dans son milieu naturel.

Ces essais et cette expérimentation seront résumés dans un livret qui sera distribué sur tout le territoire du PNR, pour faire connaitre cette démarche novatrice, porteuse dans un second temps d’une valorisation économique en cas de réussite des tests.

Quels avantages pour le territoire ?

Cette démarche d’identification et de développement d’une potentielle filière autour de l’arbousier permettra d’enrichir les études conduites par le Parc et ses partenaires afin de développer un projet forestier revêtant :

  • une dimension économique : structuration et consolidation de nouvelles filières sur le territoire, rapprochement de l’offre et de la demande, maintien de la valeur ajoutée sur le territoire, valorisation de produits issus de l’écosystème forestier ;
  • une dimension environnementale : préservation d’espèces inféodées à l’arbousier (zone de nourrissage d’oiseaux frugivores, plante hôte du Pacha à deux queues – Charaxes jasius – et du Thécla de l’arbousier – Callophrys avis, contribution des propriétaires forestiers à la valorisation des espaces forestiers ;
  • une dimension sociale : développement de la consommation de produits locaux (circuits courts) et de qualité, éducation alimentaire, création de liens, accessibilité sociale, valorisation du patrimoine.
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