Savoir-faire artisanaux d’hier et d’aujourd’hui

© Serge Vilain

Anciens métiers de la colline

Le climat alpin de la Sainte-Baume, caractérisé par des hivers froids et longs, un enneigement durable et des étés frais, a permis le développement de l’artisanat de la glace. Une vingtaine de glacières sont identifiées sur le territoire, la plus ancienne datant de 1640. La glacière est une construction ronde et conique, aux murs très épais, où la glace, extraite par tranches des bassins alentour, est conservée pendant l’hiver pour être consommée l’été. Les chemins de la glace étaient traditionnellement empruntés la nuit, par les charrettes et âniers pour acheminer la glace naturelle de la Sainte-Baume vers Toulon et Marseille. Aujourd’hui la plupart des glacières sont privées, à l’exception de celles de Gémenos sous le Pic de Bertagne et de la glacière du Gaudin dite « Pivaut » à Mazaugues, toutes deux propriétés départementales. D’autres vestiges sont également visibles comme par exemple à Auriol, au site des Encanaux.

La Sainte-Baume regorgent de vestiges témoignant de ces anciens « métiers de la colline » ayant forgé l’identité du territoire. Les fours à cade, constructions massives en pierre sèche, permettaient d’extraire par distillation l’huile des genévriers oxycèdres (Juniperus Oxycedrus L.). La production d’huile de cade était plus répandue sur le versant sud de la Sainte-Baume, dans l’aire de répartition de cette plante. Sur les 200 fours recensés sur le territoire, la commune de La Cadière d’Azur en compte 22. L’huile de cade était utilisée principalement par les bergers et éleveurs pour ses vertus antiseptique et antiparasitaire. L’industrie cosmétique s’en est également servie comme composant dans ses produits tels que savons, pommades…

Les fours à chaux permettaient en chauffant le calcaire durant plusieurs jours à très haute température de le transformer en chaux. Celle-ci était utilisée en particulier pour l’assainissement des bergeries et écuries.

Le gemmage, quant à lui, est une activité très caractéristique de l’exploitation traditionnelle de la forêt de pin. La gemme naturelle (pego en provençal) est extraite par incision de l’écorce du pin d’Alep. Une fois transformée, elle permettait de produire de la térébenthine. Toujours au cœur de la forêt, les charbonniers édifiaient sur des terrains plats, des charbonnières à partir de bois mort ramassé ou de bois coupé. L’ensemble était alors embrasé, puis au terme de trois jours et trois nuits de combustion, ils obtenaient de beaux morceaux de charbon utilisés ensuite dans les forges.

Lors de balades, il n’est pas rare de croiser certains de ces vestiges. De nombreuses sorties guidées sont proposées tout au long de l’année sur le territoire permettant ainsi aux visiteurs de découvrir l’histoire de ces activités humaines du passé.

Les moulins

L’eau si abondante en Sainte-Baume a permis la construction de nombreux moulins à eau destinés à écraser le grain, tamiser la farine, tanner les peaux et fouler le drap. Dès le XVIe siècle, les moulins à blé de la Vallée de Saint-Pons contribuent au développement de l’économie locale. Au siècle suivant, le long de l’Huveaune, sont bâties huit papeteries. La ville d’Auriol en compte notamment deux, dont celle de Pont-de-Joux, propriété de l’abbaye de Saint-Victor, qui fabriquait un luxueux papier à lettre. La papeterie du Paradou à Gémenos produira jusqu’au début du XXe siècle du papier à partir de chiffons de chanvre ou de lin.

À la même période, la ville de Brignoles connaît un véritable essor industriel, notamment grâce à la fabrication de draps, en atteste le nombre important de foulons dans la commune. Les multiples moulins de la ville qu’ils soient à farine, à tan, à huile ainsi que ses papeteries et pressoirs sont les témoins d’une grande vitalités.

Les métiers rares et identitaires

Véritable patrimoine culturel immatériel, l’artisanat et les métiers d’art sont les gardiens vivants des savoir-faire d’hier et d’aujourd’hui. Les professionnels s’illustrent en Sainte-Baume dans des champs très divers, allant de la taille de la pierre au travail du bois, les arts de la terre, la ferronnerie ou encore la vitraillerie. Chacun de leur savoir-faire est unique et leur permet ainsi de transformer la matière, la restaurer, imaginer et produire des objets à la croisée du beau et de l’utile, tout en présentant un caractère artistique. Parmi les métiers rares pratiqués sur le territoire, celui de maréchal-ferrant est à noter, car plus du quart de la profession du Var se concentre en Sainte-Baume. Allez à leur rencontre et découvrez leurs riches histoires. Certains des artisans proposent des ateliers en « visites libres » ou des « visites sur rendez-vous uniquement ». Chaque année, les Journées Européennes des Métiers d’Art favorisent les rencontres entre professionnels et visiteurs.

 

 

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