De loin, les longues barres rocheuses de la Sainte-Baume donnent le sentiment d’un milieu hostile à la vie, voire « stérile ». Pourtant ses 12 km de falaises culminant à 1148 m d’altitude, multipliant les expositions froides ou chaudes, sont un véritable abécédaire des écosystèmes rupestres, champions des conditions extrêmes.
Imaginez un monde sans eau, sans sol, exposé aux vents les plus violents, aux écarts de températures saisonniers ou quotidiens passant rapidement des plus froides aux plus chaudes, où l’on accède que par les airs ou par ses talents de grimpeurs, ou du jour au lendemain tous vos longs efforts de vous créer une place un tant soit peu confortable est réduit à néant par un éboulement… Vous êtes alors dans le monde rupestre (du latin rupes : le rocher). Et bien ce monde est le lieu de vie de très nombreuses espèces et même parfois le seul où elles sont suffisamment compétitives pour vivre.
Dans ce monde de roche, chaque fissure, faille, décollement ou vire est une aubaine pour certaines espèces végétales qui y sont moins concurrencées qu’ailleurs et qui y offrent une remarquable floraison. La végétation y est éparse, elle varie en mosaïque suivant l’exposition et la pente. On trouve ici des éléments allant du supra-méditerranéen au montagnard. Dans ces conditions, si la diversité n’est pas au rendez-vous, la rareté si ! Ainsi, dans ces milieux de la Sainte-Baume, on trouve de nombreuses espèces endémiques comme le petit escargot Maillot de la Sainte-Baume, le cloporte Glomeris guttata, ou encore plus rare puisque uniquement répertorié en Sainte-Baume le coléoptère Cymindis abeillei.
Ce monde peu accessible pour les hommes est aussi un refuge pour les oiseaux les plus menacés de France comme l’emblématique Aigle de Bonelli dont on compte deux couples nicheurs sur le Parc (pour à peine plus de 30 en France), le Faucon pèlerin menacé en région ou d’autres espèces de mammifères et oiseaux moins menacés : la chauve-souris Molosse de Cestoni, le Chamois ou les Monticoles bleu et Monticoles de roche…
Sur les crêtes se développe l’habitat de Landes à Genêts de Lobel, que l’on ne trouve qu’en Provence. Particulièrement rares et vulnérables, constituées de buissons bas, souvent épineux, en forme de coussinet, ces landes sont riches en espèces endémiques et/ou protégées (Genêt de Lobel, Ephèdres, Buplèvre de Toulon, Serratule naine, etc.).
Quelques éléments de la flore emblématique des falaises
- Globularia nana, Saxifraga lingulata, Asplenium fontani, Arenaria grandiflora, Campanule à grosses racine, Dauphinelle fendue, Doradille de Pétrarque, Lavetère maritime, Genêt de Lobel, Grand Ephèdre, Buplèvre de Toulon
Quelques éléments de la faune emblématique des falaises
- Maillot de la Sainte-Baume, Aigle de Bonelli, Faucon pèlerin, Grand-duc d’Europe, Monticole de roche, Criquet provençal, Chamois, Molosse de Cestoni, Grand corbeau, Hirondelle des rochers