Le milieu souterrain se distingue par l’absence de lumière, ce qui ampute toute chaîne alimentaire. Il est tronqué par l’absence de végétaux, producteurs primaires. Pourtant, de nombreuses formes de vie, aussi diverses qu’étranges, s’y côtoient. Le territoire et son réseau karstique est particulièrement propice à leur découverte.
Ce milieu est connu pour abriter des chauves-souris. Certaines y accomplissent l’ensemble de leur cycle biologique comme le Minioptère de Schreibers, dont la Sainte-Baume héberge un gîte d’importance régionale et le très rare Rhinolophe euryale. Elles sont dites « troglophiles ». Cependant, la plupart des chauves-souris sont dites « trogloxènes », à savoir des hôtes occasionnels du milieu souterrain dans lequel elles se rendent pour accomplir une partie de leur cycle biologique comme, par exemple, le repos hivernal à l’abri du gel.
Mais l’exceptionnel intérêt patrimonial de la faune souterraine repose surtout sur le caractère relicte de certains invertébrés qui sont d’origine très ancienne et ne comptent plus aucun parent à la surface de la terre : ce sont de véritables fossiles vivants .
Ces animaux bien moins connus sont strictement inféodés au milieu souterrain karstique et sont absents du monde extérieur : ils sont dits « troglobies ». Ils vivent, se reproduisent et meurent dans les grottes et fentes sans jamais en sortir. Bien connus des spéléologues, de petits crustacés blancs évoluent ainsi dans les milieux aquatiques souterrains (stygobie). Sur le Parc, Niphargus fontanus est sans doute le plus fréquent, que l’on retrouve parfois en compagnie de mollusques comme la Planhydrobie de la Durance (Fissuria boui) ou d’escargots du genre Islamia.
Dans une région karstique, même si les habitats sont tous identiques, ils sont en général déconnectés les uns des autres. Ainsi, une grotte héberge au maximum une vingtaine d’espèces, alors que les inventaires sur l’ensemble de la région karstique dont elle fait partie en dénombrent souvent plus du double.
La Sainte-Baume ne déroge pas à la règle et présente son lot d’espèces endémiques strictes dans ces milieux, comme les carabes Duvalius raymondi magdalenae, Speodiaetus galloprovincialis ou encore le diploure Plusiocampa provincialis praedita décrit sur Evenos
Espèces de faune particulière au milieu souterrain
- Rhinolophe euryale, Minioptère de Schreibers, Grand Rhinolophe, Duvalius raymondi magdalenae, Speodiaetus galloprovincialis, Niphargus sp., Spectre