Depuis 2023, les Parcs naturels régionaux de la Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur accueillent en résidence des artistes de tous horizons (plasticiens, conteurs, photographes, etc.) pour explorer les dimensions légendaires et oniriques de leurs territoires.
L’objectif de ces projets est de favoriser l’accès à la culture en milieu rural, en adoptant une approche sensible du territoire à travers l’éducation artistique et culturelle, tant pour les plus jeunes que pour les adultes. Cette résidence de création et de médiation permet d’expérimenter des démarches d’actions culturelles participatives et d’explorer les thématiques identitaires du territoire en collaboration avec ses habitants.
Les prochaines dates des ateliers « Terres de légendes »
« Inauguration Terres de légendes », cliquez ici pour accéder au formulaire d’inscription
Une thématique commune « Terres de légendes »
Le thème de la résidence, vaste et inspirant, interroge les légendes, d’hier à aujourd’hui et même de demain, en lien avec le territoire. En Sainte-Baume, les légendes foisonnent !
Réalisée en partenariat avec la DRAC et la Région Sud, la résidence d’artistes « Terres de légendes », mise en œuvre par le Parc de la Sainte-Baume depuis juin 2024, laisse place à Julien BLATTEAU, artiste architecte et designer.
Pour cette première, l’artiste a été invité à investir le massif de la Sainte-Baume. Le projet de l’artiste propose une exploration des savoir-faire ancestraux et des matériaux traditionnels du massif, tels que la pierre sèche, le bois et la fibre végétale.
« Le temps faisant son œuvre, les traces de l’histoire se perdent, de délitent, se transforment et échappent petit à petit à la mémoire collective. Cependant ici et là, l’héritage subsiste encore à travers quelques vestiges, des histoires, et les traces du passé ne demandent qu’à être à nouveau dévoilées pour former de nouveaux contes au sein du massif de la Sainte-Baume. »
Julien Blatteau, habitué à travailler avec des matériaux issus de ressources naturelles, du recyclage ou du réemploi, travaille sur une création mêlant charpente bois, pierre sèche et tressage de saule et de canne de Provence en résonance avec les anciens métiers de la colline.
L’objectif de l’œuvre est d’être intégralement constitué de matériaux locaux et écologiques.
L’originalité du projet est d’être construit durant des ateliers participatifs. Les œuvres seront le fruit d’une conception multi partenariale et intergénérationnelle sur le territoire du Parc de la Sainte-Baume.
À travers des ateliers de médiation, il sera proposé au public de fabriquer des objets, non pas pour leur usage personnel, mais pour participer à la création d’une œuvre collective.
Durant ces ateliers, une découverte des métiers de l’artisanat, de la construction et de l’art, autour de matériaux naturels, de leurs propriétés en architecture et des techniques associées.
Deux structures jumelles, appelées observatoires, naîtront de cette résidence. Ces installations temporaires, seront installées dans les gorges du Caramy à TOURVES (83) et sur le site du CRAPA au BEAUSSET (83). Elles y seront exposées pendant au moins un an.
Intégrées au paysage, les œuvres inviteront à la déconnexion. Savoir-faire traditionnels et architecture contemporaine se lient dans ces deux structures aux usages ouverts à l’interprétation, qui peuvent servir à la fois de refuges d’observatoire, de lieu de rencontre ; un point de repos, un arrêt sur son chemin pour écouter, observer, ressentir…
Les visiteurs sont invités en à y découvrir les techniques de construction originales utilisées dans le cadre du projet.
Zoom sur…
L’esthétique des observatoires : La forme du dôme géodésique a été choisi pour que les éléments qui le composent soient faciles à fabriquer par des participants amateurs durant les ateliers participatifs.
La structure qui est constituée d’élément simple, en forme de triangle. Chaque triangle peut ainsi être assemblé individuellement, avec son tressage en fibres végétales qui est fabriqué au fur et à mesure lors d’ateliers. Les modules seront ensuite assemblés pour former les coupoles, directement sur les deux sites d’implantation.
L’esthétique finale sera ainsi composé d’un « patchwork » de toutes les idées développées lors des ateliers participatifs.
La construction met ainsi à l’honneur le processus de création collectif, qui sera réalisé : par plusieurs classes de primaire de l’école de Méounes-lès-Montrieux et du Beausset, par une classe du lycée Campus Provence Verte, et par les participants aux ateliers grand public.
Des créations réalisées à plusieurs mains
Durant la résidence, des ateliers participatifs grand public seront organisés, pour partager les moments de créations et « faire ensemble ». Ces ateliers, accessibles à tous, se dérouleront dans des lieux culturels du Parc naturel régional, à proximité des futures œuvres : l’Ecomusée Départemental des Quatre Frères et le tiers-lieu Montrieux le Hameau. En plus des ateliers, une riche programmation d’événements – animations, conférences, rencontres avec l’équipe du Parc et les acteurs du projet – viendra rythmer cette expérience collaborative. C’est l’occasion de rencontrer les habitants, les élèves du territoire, et de contribuer à un projet commun qui prendra vie au cœur de la nature.
L’occasion pour l‘architecte de fédérer le public et les acteurs du Parc naturel régional de la Sainte-Baume autour d’un projet commun mais également de nourrir son inspiration et tisser des perspectives au contact des habitants et élèves du territoire. Un moment d’échanges et de construction collective, à ne pas manquer !
Les établissements scolaires sont aussi engagés dans le projet : classes de primaires, au travers du dispositif « à l’école du Parc » et une classe de terminale, au travers du dispositif « Découvre ton Parc ». 4 classes bénéficieront d’un accompagnement pédagogique et des petites mains participeront à l’émergence des 2 refuges/cabanes.
L’éducation artistique et culturelle auprès des scolaires
Une série de sessions pédagogiques a été mise en place afin de faire découvrir aux élèves les enjeux de l’architecture et de la création artistique participative. Ces séances construites avec les enseignants permettent de s’initier aux métiers de l’architecture tout en découvrant la richesse de leur environnement local. Pour renforcer leur, connaissance et lien au territoire et leur sensibilisation aux enjeux de l’architecture durable et participative.
Voici un aperçu du volet scolaire de cette expérience unique :
La séance 1 : Découverte
La première séance a pour objectif de présenter le dispositif « Terres de légendes » aux élèves et de leur faire découvrir le métier d’architecte à travers le travail de Julien Blatteau. Après une présentation de la résidence « Terres de légendes » et de ses partenaires, les élèves entement une réflexion sur l’architecture avec un exercice de « photolangage », qui consiste utiliser des photos afin de faciliter la prise de parole en public. L’entrée choisie est bien connue des élèves dans leur vie quotidienne : la maison. L’exposition présente ainsi des photos de divers habitats vernaculaires en France et dans le monde, construits en matériaux locaux.
La séance 2 : Devenir architecte, devenir artiste
La séance a pour vocation de mettre les élèves dans la peau de vrais architectes en employant une pédagogie de projet : 7 sites du Parc naturel régional de la Sainte-Baume sont présentés aux élèves et ont dû choisir celui qui les inspirait le plus. En fonction de ce choix, ils ont imaginé une œuvre répondant aux besoins d’une commande spécifique. Après des séances de croquis, de dessin et de réflexion sur le site, les élèves ont réalisé des maquettes en carton, en papier et/ou en bois, pour donner corps à leur vision. Cet exercice permet aux élèves de comprendre les différentes étapes du travail d’un architecte, notamment l’importance de la conception en lien avec un site et la collaboration avec les autres acteurs d’un projet.
Séances 3 à 5 : Ateliers marqueterie de paille et ateliers tissage de fibre végétale
Lors des séances suivantes, les élèves seront invités à créer des modules en marqueterie de paille ou en fibre végétale qui seront intégrés à l’œuvre finale. Ces ateliers sont le prolongement de l’initiative de création participative mise en place par Julien Blatteau. Une dimension de terrain est systématiquement envisagée pour que les élèves puissent appréhender les sites d’implantation des œuvres par la perception et les sensations vécues.
Processus créatif
Les productions de cette résidence artistique, résultent un processus riche et collaboratif, où chaque étape est marquée par des échanges et une immersion dans le territoire. Dès le départ, le projet a démarré par une phase d’immersion, où l’artiste a fait des repérages de sites naturels et rencontré les acteurs locaux. Cette phase a permis de réaliser des reconnaissances terrain pour identifier des lieux spécifiques, en lien avec les enjeux du territoire, qui correspondaient à la vision du projet.
L’artiste a également échangé avec des experts de différents secteurs (urbanisme, écologie, patrimoine) pour intégrer des perspectives variées, tout en prenant en compte des paramètres spécifiques liés à chaque site choisi, qu’il s’agisse de la topographie, de l’environnement ou de l’histoire locale.
Parallèlement, des projets de médiation ont été mis en place pour permettre aux plus jeunes et aux habitants de découvrir l’approche artistique du projet architectural, s’intéresser aux matériaux naturels et à des techniques manuelles.
Après des phases de prototypage et de rectifications nécessaires, les œuvres ont finalement pris forme. Ce processus créatif s’est déroulé dans un dialogue constant avec les institutions et gestionnaires, faisant de chaque étape un moment de partage et de réflexion.
Une fois les œuvres installées, le défi consiste à encourager les habitants et les visiteurs à s’approprier ces créations, à les intégrer dans leur quotidien et à les expérimenter librement, faisant ainsi de ce projet une œuvre collective.
